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Décompensation cardiaque

Les symptômes, le diagnostic et l’évolution de l’insuffisance cardiaque
(Améli, mise à jour du : 14 novembre 2019)

En présence de symptômes évocateurs (fatigue, essoufflement, œdèmes…), un bilan est nécessaire. Il permet de poser le diagnostic d’insuffisance cardiaque, d’en rechercher la cause et les maladies associées pouvant l’aggraver. Une prise en charge adaptée ralentit l’évolution de la maladie et prévient la décompensation cardiaque.

LES SYMPTÔMES DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Il existe différents symptômes de l’insuffisance cardiaque.

La fatigue physique
La fatigue est due au manque d’apport d’oxygène et de nutriments aux muscles. Cette fatigue, ressentie pour des efforts de la vie quotidienne, entraîne une diminution de l’activité physique et une perte de la musculature.

L’essoufflement ou dyspnée de l’insuffisance cardiaque
La dyspnée est due à une augmentation de la pression du sang dans les vaisseaux pulmonaires, empêchant le bon fonctionnement des poumons.

Cette gêne se manifeste d’abord par un essoufflement et une difficulté à reprendre son souffle à l’effort, puis pour des efforts de plus en plus petits et plus tardivement au repos en position assise.

Une toux en position allongée, survenant surtout la nuit, peut être associée. L’apparition d’un essoufflement en position allongée est un symptôme d’aggravation nécessitant une consultation médicale urgente.

Les œdèmes au cours de l’insuffisance cardiaque
Ce gonflement de certaines parties du corps est un symptôme qui doit alarmer.

Les œdèmes apparaissent au niveau des pieds, des jambes et des mains : les chevilles ou les jambes enflent, gardent la trace de la pression du doigt, les doigts sont gonflés ou la ceinture serre plus que d’habitude.

Les œdèmes peuvent aussi se traduire par une prise de poids rapide et inexpliquée (deux à trois kilos en quelques jours).

Les autres symptômes de l’insuffisance cardiaque
Il peut s’agir :

de battements du cœur plus rapides ou palpitations ;
d’une perte d’appétit ;
d’une douleur au niveau du foie. La douleur se ressent sous les côtes droites. Elle s’explique par une augmentation de volume du foie liée à la stagnation du sang et par un manque d’oxygène des cellules du foie.
Insuffisance cardiaque et personnes âgées
Chez les personnes âgées, les symptômes sont souvent peu évocateurs : fatigue, confusion ou désorientation, comportement anormal, chutes, perte d’autonomie, prise de poids rapide et non expliquée.

LE DIAGNOSTIC DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Le bilan médical permet au médecin de confirmer l’insuffisance cardiaque, d’en évaluer la gravité et d’en rechercher la cause (séquelles d’infarctus du myocarde, HTA, maladie des valves cardiaques, maladie du muscle cardiaque… )

Le bilan médical comprend notamment :

un examen clinique par le médecin traitant ou le cardiologue ;
un bilan sanguin. Il recherche des anomalies des graisses, des fonctions rénales, hépatiques… ;
une radiographie thoracique, renseignant sur la taille du cœur (cœur augmenté de volume ou cardiomégalie) et une anomalie éventuelle des poumons (épanchement de liquide au niveau de la plèvre…) ;
un électrocardiogramme, pouvant montrer des anomalies liées à l’insuffisance cardiaque (tachycardie) et à la maladie cardiaque en cause (par exemple, séquelles d’infarctus du myocarde) ;
un échodoppler cardiaque, ou échocardiographie doppler, qui permet de visualiser la morphologie du cœur et notamment de mesurer la taille des cavités cardiaques et l’épaisseur du muscle cardiaque. Il renseigne sur la capacité de remplissage et de contraction du cœur et plus particulièrement du ventricule gauche chargé d’envoyer le sang dans l’organisme : ce résultat est appelé fraction d’éjection du ventricule gauche et il permet de qualifier l’insuffisance cardiaque ;
une IRM cardiaque dans certains cas ;
un électrocardiogramme d’effort parfois en particulier chez les personnes jeunes.
Insuffisance cardiaque et affection de longue durée
Votre médecin traitant peut demander la reconnaissance de votre insuffisance cardiaque au titre d’affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec votre maladie seront pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie.

LA RECHERCHE DE MALADIES ASSOCIÉES AGGRAVANTES
Le médecin complète le bilan par la recherche :

de facteurs qui aggravent la maladie (par exemple, une consommation excessive d’alcool) ;
de facteurs de risque cardiovasculaire :
diabète,
anomalies des graisses dans le sang,
tabagisme,
obésité ou surpoids,
hypertension artérielle,
maladie coronarienne,
artérite des membres inférieurs) ;
d’une dénutrition ;
d’une maladie rénale chronique ;
d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
L‘ÉVOLUTION DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Lorsque l’insuffisance cardiaque apparaît, le patient n’a pas de symptômes.

Ensuite, une fatigue, des palpitations et un essoufflement apparaissent lors des efforts, lors des activités habituelles, puis lors d’une activité moindre qu’à l’accoutumée et enfin au repos. Des œdèmes se forment au niveau des pieds et chevilles. La qualité de vie devient de moins en moins bonne.

Le risque alors est la décompensation de l’insuffisance cardiaque nécessitant une hospitalisation. En 2013, le nombre de patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque en hospitalisation complète s’élevait à 165 231.

Pour prévenir les épisodes de décompensation, toute aggravation doit conduire le patient à consulter son médecin rapidement, pour adapter son traitement.
Il est possible de ralentir l’évolution de l’insuffisance cardiaque :

en étant surveillé et conseillé régulièrement par le médecin ;
en respectant certaines règles d’hygiène de vie ;
en prenant un traitement adapté.
Reconnaître les signes de décompensation cardiaque
Un certain nombre de symptômes sont très évocateurs d’une décompensation cardiaque (ou poussée d’insuffisance cardiaque). Ce sont des signes d’alerte car ils annoncent l’aggravation de l’insuffisance cardiaque. Si on les identifie dès leur apparition, une prise en charge rapide est possible. C’est pourquoi, il est important de bien les connaître.

Ces signes peuvent être :

Une gêne respiratoire plus marquée : par exemple, vous vous essoufflez lors d’efforts moins importants, vous toussez, vous avez du mal à dormir allongé et êtes obligé de dormir à demi-assis.
Une prise de poids rapide (2-3 kilogrammes en une semaine).
L’apparition de gonflements (œdèmes) : vos chevilles ou vos jambes enflent et peuvent garder la trace de la pression de votre doigt, votre ceinture vous serre, vos doigts sont gonflés.
Une modification de votre pouls : les battements de votre cœur sont plus rapides ou plus lents, ou sont irréguliers (palpitations).
La survenue de malaises lorsque vous changez de position (ceux-ci peuvent être liés à une baisse de tension artérielle).
Une baisse de votre tension artérielle si votre médecin vous a conseillé de la surveiller régulièrement.

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